Pour quelle raison ? Parce que ces poissons sont infestés de mercure.


Cette expérience, menée en 2012, n'a pas eu l'écho attendu de tels résultats...
Voilà pourquoi l'un des auteurs est allé au Brésil pour vérifier son hypothèse : en mangeant du poisson, on absorbe aussi, et on retient, du mercure. Il a choisi deux villes, questionné les habitants sur leur alimentation, trouvé et mesuré la quantité de mercure dans le cheveu (bon marqueur).


Pourquoi être allé au Brésil ? «En France, les pouvoirs publics ne voient pas l'intérêt de financer cette recherche ?
Fâcheux quand on sait que le mercure, rejeté à la mer par les industries minières et chimiques, s'attaque au système nerveux central.
Le mercure est un toxique polyvalent et ubiquiste, qui perturbe les systèmes enzymatiques, détruit les membranes cellulaires, et altère la structure des chromosomes.
Il faut dire que dans sa forme la plus toxique (le méthylmercure), il traverse allègrement la barrière placentaire. (...) 1,8 million de petits Européens naîtraient chaque année avec plus de 0,58 microgramme de méthylmercure par gramme de cheveu, exactement le seuil à partir duquel apparaissent le premiers effets toxiques. » (1)

En France, voici presque 10 ans qu'aucun état des lieux précis n'a été produit.
Pourtant, à l'époque, les résultats étaient alarmants : le 1/3 des femmes en âge de procréer dépassaient le seuil toléré en quantité de mercure. C'est-à-dire 4 fois la dose autorisée aux Etats-Unis. Et c'est cette « limite » que la France a soufflée à l'Union Européenne.
« Seuls les mauvais esprits pourraient deviner, derrière cette bienveillance envers le méthylmercure, le poids de l'industrie de la pêche et des grandes conserveries de poissons. C'est bien sûr le hasard si la vingtaine d'espèces de poisson les plus polluées - thon, espadon, loup de l'atlantique, raie, lotte, ou dorade - ont le droit, par dérogation d'afficher deux fois plus de mercure que la norme autorisée pour les autres espèces en Europe. » (1)
On se souvient de la contamination de la baie japonaise de Minamata, dans les années 50, par l'usine pétrochimique Chisso. (2)
Par ailleurs, l'OMS, section environnement, estime que le mercure dentaire constitue la source majeure de l'exposition humaine au mercure (depuis 1991), et préconise d'éliminer progressivement les produits utilisant du mercure, y compris les amalgames dentaires.

Les gros poissons en fin de chaîne, non, les petits, oui ! Et bien mâcher avec amalgame sans mercure !

1 – Le Canard Enchaîné 27/5/2015
2 - (Minamata fut le siège d'une catastrophe écologique due à une pollution au mercure de la chaîne alimentaire des pêcheurs, qui produisit une maladie neurologique qu'on désigne depuis sous le nom de maladie de Minamata. À partir de la fin des années 1950, plusieurs dizaines de milliers de personnes sont tombées malades, 2000 sont mortes depuis).