Récemment, les opposants au déploiement de la 5G ont été traités de rétrogrades d’une manière très imagée (le modèle amish) — et très commentée — par le chef de l’État.

Ses plus fervents défenseurs vantent en effet la 5G comme un progrès technologique et social aussi révolutionnaire que l’électricité ou le train. Et pendant ce temps…

Pendant ce temps, les Chinois éteignent leurs antennes 5G la nuit, les Suisses des cantons de Vaud et de Genève suspendent le déploiement des antennes, tout comme à Bruxelles ou dans plusieurs villes des États-Unis, en application du principe de précaution.

Les 150 citoyens de la Convention Citoyenne tirés au sort, après neuf mois de travail, ont adopté un moratoire sur la 5G.


En France, encore, le journal Le Monde publie le 20 février 2020 un article signé de 1 000 scientifiques déclarant que « continuer à promouvoir des technologies superflues et énergivores comme la 5G ou la voiture autonome est irresponsable à l’heure où nos modes de vie doivent évoluer vers plus de frugalité ».

Enfin, une tribune publiée en janvier 2020 par l’association The Shift Project évalue la surconsommation d’énergie, induite pour les opérateurs mobiles, à 2% de la consommation française.

Elle préconise donc de la réserver à des usages précis. En revanche, aucune étude sérieuse ne prouve son innocuité.

 

 

Tous exposés…

Bien plus nombreuses que les antennes actuellement en service, celles destinées à la 5G sont partout, greffées sur les arbres, les lampadaires, les arrêts de bus, les panneaux de circulation, par exemple, en attendant d’être glissées dans les ampoules de nos maisons.

Elles constituent ainsi des fours à micro-ondes à ciel ouvert aux rayons desquels nous serons tous exposés, consentants ou pas, et de façon permanente.
De plus, la liste des méfaits environnementaux attribués à la 5G est longue. Le risque qu’elle accentue le syndrome d’électro-hypersensibilité (ou EHS, qui toucherait déjà 8% de la population) est évident.

Maux de tête, acouphènes, insomnie, vertiges, troubles du rythme cardiaque, douleurs articulaires, irritabilité, dépression, fatigue et défaut de concentration en constituent une partie des symptômes qui peuvent conduire à une inaptitude temporaire ou définitive au travail.
En outre, de nombreuses études envisagent l’augmentation du risque de tumeur du cerveau surtout chez les enfants et les adolescents.

Elles soupçonnent aussi d’autres effets nocifs sur la santé des individus : réduction de la fertilité masculine, augmentation du risque de fausses couches, mutations génétiques, Alzheimer, perturbation des rythmes veille / sommeil.
Quelles répercussions sur l’économie aura ce surcroît de coûts de la santé et de l’inaptitude au travail ?


Sans compter que l’effet perturbateur des ondes a déjà a été constaté sur le rythme des plantes, des insectes pollinisateurs et d’autres animaux.

 

…et déboussolés ?

À considérer le vivant dans sa globalité, il apparaît qu’il est tout entier un univers d’électromagnétisme, tant pour les structures (anatomie) que pour les processus (physiologie).

Toutes les structures biochimiques aux niveaux moléculaire et cellulaire sont en effet organisées par des micro champs électromagnétiques. C’est ainsi qu’on explique la façon dont de nombreuses créatures peuvent se diriger en utilisant le champ électromagnétique de la Terre : hyménoptères (abeille, guêpe), truite arc-en-ciel, chauve-souris, pigeon voyageur ou oiseaux migrateurs, etc.


Outre la perte de capacité d’orientation due aux champs magnétiques, les scientifiques redoutent la détérioration du matériel génétique, la perturbation du rythme jour-nuit et une moindre activation du système immunitaire : en somme, des troubles similaires à ceux des humains, avec la suspicion de voir certaines espèces (1) s’amenuiser ou disparaître.


Et dommage pour l’écologie !
En effet, ces millions d’antennes véhiculeront beaucoup plus de données et ne seront jamais en « mode veille », tous les objets connectés l’étant en permanence.

Devenus obsolètes, les appareils mobiles actuels seront détruits, générant autant de déchets très peu recyclables. Il faudra en produire des milliards d’autres avec des matériaux extraits au mépris des droits
humains. En outre, la filière du réemploi qui commençait à prendre de l’essor risque de ne pas s’en relever.
Enfin, l’augmentation de la consommation d’énergie par les objets connectés est évaluée par Internet of Things à près de 15% de la production électrique mondiale.

 

Alors, un progrès la 5G ?…
ou modèle Shadock (2) ?

Difficile, comme on l’a vu, de considérer la question avec impartialité et sérénité. Il est évident, en effet, même sans être un grand scientifique, de comprendre que non, la 5G n’est pas un progrès.
En effet, ses atouts en termes de débit et de temps de latence en font tout juste une évolution de la 4G et une innovation technologique.

Non un progrès en soi car la télémédecine, la voiture ou l’agriculture connectées, avancées par ses défenseurs comme des progrès, n’ont pas besoin de cette technologie pour exister.

En revanche, cette dernière crée le besoin, pour le plus grand profit des géants des télécommunications et pour un coût sanitaire et environnemental sans commune mesure avec les bénéfices qu’ils avancent et que vantent nos dirigeants.

 

* 1er volet à lire ou à relire dans Le Journal de la Coop n° 68.
(1) Certains insectes pollinisateurs ou chauves-souris par exemple.
(2) https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/09/26/debat-sur-la-5g-des-amish-aux-shadoks_6053727_3232.html
Sources : Wikipédia ; RTS du 17/09/2020 ; Robin des Toits ; GreenIT.fr