La Commission Européenne (CE) a voulu informer le consommateur sur la composition des vins proposés à la vente.

  • Bonne idée, car étonnamment, les producteurs de vin (et aussi de bière, cidre, spiritueux) ne sont pas obligés d'indiquer tous les ingrédients ajoutés lors de la vinification, ni d'ailleurs les calories !

  • Mais, ouf !, les remplisseurs d'eau minérale sont obligés, eux, de tout noter sur l'étiquette…

  • Ah, bon ? Mais oui, les breuvages contenant plus de 1,2 % d'alcool ne sont pas des « denrées alimentaires » …

  • Donc, mars 2017, la CE propose une info transparente des vins. Transparent : c'est le mot qui fâche, car, depuis 2 ans, c'est la guerre des lobbies. Lobby des brasseurs et lobby des vignerons qui agissent afin que la CE renonce à cette fâcheuse transparence…

  • On comprend mieux pourquoi, en voyant la liste de ce qui peut être ajouté en vinification « traditionnelle » ( non bio ) :

    « Pour homogénéiser leur production, les vignerons ont le droit d'utiliser, pêle-mêle,

    -300 types de levures, notamment pour clarifier et conserver,

    - du bisulfite d'ammonium, qui favorise le développement des dites levures,

    - de l'uréase, pour « diminuer le taux d'urée »,

    - de la gélatine alimentaire ou de la colle de poisson, qui désacidifient,

    - du sulfate de cuivre, qui élimine les défauts de goût et d'odeur,

    - du souffre,

    - des copeaux de bois, pour la touche aromatique,

    - sans oublier le ferrocyanure de potassium, une poudre jaune utilisée pour « déferrer le vin », c'est-à-dire éliminer en partie le fer et le cuivre.

    - Au total, sont autorisés en vinification 49 additifs, auxquels s'ajoutent 70 auxiliaires technologiques, censés, eux, ne pas laisser de résidus dans la bouteille. » *

Certains sont contre une telle artificialisation du vin, et sont favorables à d'autres qualités de nectars : le biologique, et le naturel.

Le vin bio :

 Depuis le 1er août 2012, les vins produits conformément aux dispositions prévues pour la production de vin biologique, ( règlement relatif à l’agriculture biologique (R(CE) n°  834/2008), peuvent prétendre à la certification biologique et comporter le logo eurofeuille, ainsi que le logo AB (facultatif).

Ces dispositions prévoient, outre l’exigence que toutes les matières premières du vin (raisins, sucre, moût concentré rectifié, etc.) soient certifiées biologiques, une restriction des procédés physiques ainsi que des intrants (additifs et auxiliaires technologiques) qui peuvent être employés lors du processus de vinification.

D'autre part, elles instaurent une teneur limite en sulfites, inférieure de 30 à 50 mg par litre selon le type de vin, à celle prévue pour les vins conventionnels. 

Les vins dits «naturels » :

 

Les vins « naturels », contrairement aux vins biologiques et conventionnels, ne sont encadrés par aucun règlement. À l’exception des vins doux naturels (VDN).

« Ainsi donc, un vin est dit « naturel » s’il respecte les principes suivants :

- le raisin doit être bio, cultivé sans pesticides et vendangé à la main ;

- la production de raisin comme de vin doit être de petites quantités (rendement modéré) ;

- aucun intrant ajouté lors de la vinification (sauf sulfites dans une certaine limite) ;

- pas de sucre ajouté ni de levures étrangères au terroir.

(...)

Précisons que la mention « vin naturel » a son importance depuis les vendanges 2012 puisque les vins issus de raisins biologiques ne bénéficient plus du logo bio si leur vinification n’est pas « bio » au vu du règlement UE 2003/2012 du 8 mars 2012. Le raisin bio demeure alors la base du vin dit « naturel ».  **

A COOP Nature, vous trouverez toutes sortes de vins bio, certifiés, dont le raisin ET la vinification sont garantis, "Crus" tant locaux que d'autres régions ...

* Le Canard enchaîné, 30/04/2018.

** « Vins naturels, vins bio, les différences », L'Humanité, 31/07/2018