L'agriculture bio est née au cours du XXème siècle. Ses pionniers (Déméter, Nature et progrès, Simples, et Bio-Cohérence en 2010) ont défini clairement des cahiers des charges

  • Respect du vivant (sol, végétal et animal) par des techniques respectant les écosystèmes, la bio diversité, et garantissant le bien-être des générations futures.
  • Le refus de l'industrialisation et de la financiarisation de l'agriculture en prohibant l'utilisation de produit chimiques de synthèse, des nanoparticules, des OGM, qui mettent en danger la biosphère et le vivant.
  • Le développement d'une agriculture familiale, à taille humaine, assurant vie économique et sociale des territoires, vie digne des paysans.
  • « Depuis près de 10 ans, le label « Agriculture Biologique » obéit à une règle d'or : tout produit bio contaminé au-delà de 0,09 % par des substances chimiques ou des pesticides, n'a pas le droit d'arborer la précieuse estampille. Il est « décertifié », comme on dit dans le jargon. » *

Aujourd'hui ces valeurs sont en train de disparaître du règlement Européen de la bio, au profit d'un simple contenu technique allégé :

  • au mois de février 2016, la Commission Agriculture du Parlement Européen a décidé de tolérer
  • un certain % de pesticides dans un produit « AB »
  • Les députés Européens ont également décidé d 'autoriser la « mixité » des cultures. En effet, actuellement, un producteur bio ne peut produire à la fois du bio et du non bio. Cela pour éviter les contaminations croisées.

« ... cet effeuillage de la réglementation bio fait le bonheur de la grande distribution et de l'industrie agrochimique, qui lorgnent un marché à près de 10 % de croissance. Après avoir tenté de tuer dans l'œuf l'agriculture biologique, l'agrobusiness compte bien profiter de ce secteur.

Le groupe Carrefour a lancé sa propre chaîne de magasins spécialisés, baptisée « Carrefour bio ». Son principal concurrent, l'enseigne Naturlia, appartient au groupe Casino. Les champions des pesticides et des OGM verdissent, eux aussi leur « porte-feuille produits ».
Bayer, BASF, Syngenta et Monsanto achètent à tour de bras des fabricants d'engrais bio à base d'enzymes et de bactéries, et même des firmes spécialisées dans la production d'insectes auxiliaires comme les ciccinelles mangeuses de pucerons. »*

Et voici le(s) comble(s) :
• Les géants des pesticides (et Total), inventent le concept de « biocontrôle » dont ils seraient les garants, via l' « association Internationale des Industriels du Biocontrôle » ! Autant confier la forêt aux pyromanes !
La mutagénèse, cousine des OGM, se cache sous un faux nez. Pas encore réglementée, elle est dispensée d'un étiquetage clair obligatoire ! A quand les prochaines contaminations clandestines, y compris de productions bio ?
A quand Monsanto devenu Biosanto ?

Coop Nature défend les chartes bio exigeantes**, seules garantes
• de la qualité des produits,
• de la santé des consommateurs,
• et de l'existence digne d'une agriculture paysanne écologique.

* Le Canard Enchaîné, 23/3/16.
** Nous adhérons à la charte Bio Cohérence
Voir aussi le site de reporterre : « L-agro-industrie-veut-confisquer-le-mot-bio »
Voir aussi « OGM cachés : Le Monde 1/08/2013 »